Bonjour mes ami(e)s
Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour tous vos gentils mots de soutien, qui me touchent énormément ;
J'ai besoin de vous écrire ce que je vis, ce que je ressens, d'autres ne le peuvent, chacun son caractère ; pourtant je vous assure que je voudrais me cacher dans un trou et dormir, oublier cet horrible cauchemar. Mais quand je me réveille le matin, il est toujours là ...
Ce matin, je vous fais la copie de ce que j'ai envoyé hier soir à la famille et aux amis, car sinon je n'y arriverai plus.
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Comme Olivier vous avez donné l'habitude d'un compte-rendu journalier de la santé de Yves, je vais essayer
de le remplacer pendant la semaine où il est parti se reposer en famille dans l'Ardèche, (il en avait le plus
grand besoin, car il est passé par de très mauvais moments depuis le début du mois de juillet avec la
découverte de son diabète ainsi que Sandra et les garçons).
Hier matin, Guetty, la soeur (n°2) de Yves, est montée d'Alès avec son mari, elle avait amené tout le repas, car
j'avoue que la cuisine n'est pas ce qui me préoccupe en ce moment ; l'après-midi, nous sommes montés à
Valence pour voir Yves. Guetty, comme Yolande dimanche, appréhendaient toutes les deux de voir leur frère,
comment allaient-elles le trouver et elles avaient peur de SON regard ! mais tout s'est bien passé, bien sûr
beaucoup d'émotions pour les soeurs en voyant leur frère ainsi ; ils sont très proches ces trois là, ils ont si peu
d'écart (2 ans 1/2 entre les trois) et il s'adorent. Les beaufs eux aussi étaient émus ; Yves était très heureux de
leurs visites ; Damien, un des neveux de Nîmes, qui travaille dans la climatisation, s'était trouvé ... comme par
hasard ... une mission importante sur la Drôme et a passé un bon moment avec nous ; Là encore, grand
moment d'émotion, on ne se voit pas beaucoup avec lui, mais sa présence nous a beaucoup touchée, merci Dams !
Hier après-midi, je suis allée chercher Quentin (fils aîné de Florence) à La Voulte car il voulait passer l'après-midi
avec son Papy ; arrivée à l'hosto à 14h45, nous croisons un copain de Yves venu lui rendre visite.
Yves se repose, nous l'embrassons et le laissons dormir un peu, il est très fatigué.
Un peu plus tard, il me parle de la visite de son Président et pour la première fois depuis l'accident, je le vois
pleurer, en m'expliquant qu'il sait qu'Olivier culpabise de l'avoir poussé à sortir ; je le console et lui affirme avoir
dit à Olivier que c'était le destin tout simplement, qu'il n'avait pas obligé son père à partir faire cette balade, au
contraire Yves était toujours très heureux de faire une sortie avec son fils ; il n'en faisait plus beaucoup vu la pêche
d'Olivier, il n'arrivait plus à suivre et il ne supportait pas ça ; toujours de l'avant, toujours le premier. J'espère
qu'il continuera dans cette voix pendant sa rééducation.
.A 16h je descends voir une psy avec qui j'ai RDV car j'ai besoin de me faire aider ; je ne voudrais pas craquer
devant Yves, mais ce n'est pas facile ; il me passe tellement de choses dans la tête que j'avoue beaucoup pleurer.
Il faut que je sois forte. Je reviens sous la pluie, il fait très lourd ;
Des copains, sont venus le voir, puis ce fut le tour du Président de l'Association Remaid ; (Yves est un bénévole
très actif dans cette structure).
Quentin fait des sudoku auprès de son papy ; je n'arrive pas à voir le médecin, on me dit qu'il est très occupé,
j'ai pourtant besoin d'un compte-rendu de son état de santé pour son Assurance et de la liste des Centres
de Rééducation, en espérant qu'ils trouveront rapidement un Centre, car au mois d'Août, en France, il ne faut
rien demander ...
Avant-hier le médecin, nous a dit à Olivier et moi, que si nous avions du "piston", (pour trouver un centre rapidement)
ce serait bien ; je prends contact avec deux ou trois personnes de ma famille ou ami ; On nous a conseillé en priorité St-Etienne, puis Grenoble, Montpellier et Marseille toutes des villes situées loin de chez nous et je pense que pour
le moral du blessé ce serait bien qu'il soit le plus près possible de sa famille !
Dès mon retour à la chambre, Yves me demande de lui masser les doigts, de lui pousser les doigts en arrière
vers l'avant-bras et de lui masser les doigts, il dit que cela lui fait du bien ; Je le lave un peu pour le rafraîchir, il fait
très chaud dans la chambre. "La vieille sorcière râleuse" a changé de chambre, donc Yves sera tranquille cette nuit
(et oui vous avez bien lu, il y avait une femme et un homme dans la même chambre, je n'avais jamais vu cela ;
manque de place paraît-il, ma foi !
Yves nous demande ensuite de lui faire des massages sur les jambes, sans doute ce qu'on lui fait le matin ;
chacun de notre côté, Quentin et moi, lui tapotant les jambes, il dit, là aussi que cela lui fait du bien !
Florence arrive avec son mari et notre petit Clément ; elle a amené une huile de massage sèche pour ses mains,
que je lui applique tout de suite ; il aime qu'on s'occupe de lui et dit sentir quand on le touche, le caresse. Est-ce
bon signe ? je croise les doigts.
Les deux frères ont fait de jolis dessins pour leur papy et Quentin a même recopié un joli poème, c'est très touchant
et je suis sûre que Yves est très ému par ses attentions. C'est Quentin qui donne à manger à son papy un peu
plus tard ; il ne mange pas beaucoup mais a-t'on faim dans les hôpitaux et vu la nourriture ? aussitôt après,
nous décidons de partir, car il baïllait en mangeant, peut-être un peu trop de visites même si cela lui fait plaisir ?
mais les exercices
le fatiguent également.
L'infirmière que je vois en quittant sa chambre, me dit que sa collègue lui a vu bouger ses doigts ce matin lors
des exercices ; à confirmer !
Demain, il aura la visite de Jacqueline sa complice et collègue de Remaid ; puis sa nièce Magali, son mari Séb et
leur fils Thibault, monteront vers 14h30, après le boulot, de Salon de Provence pour l'embrasser. Beaucoup de route
pour un court moment, mais c'est ça l'affection, la tendresse.
Je suis submergée de courriels et de coups de fils ; je suis très émue et parfois très surprise par tous les gentils
témoignages d'amour, d'amitié que nous recevons, qui me montre l'importance de mon mari aux yeux de sa famille,
de ses amis, des ses collègues, de ses relations, des voisins de notre quartier ; les messages traversent les océans : St-Pierre bien sûr, où toute la famille là-bas est angoissée, ils sont si loin de nous ; maman vient de me dire que le
téléphone n'arrête pas de sonner, tous ceux qui connaissent Yves, le Président du club où il était entraîneur, les
anciens joueurs de foot, notre famille et nos amis demandent des nouvelles ; les appels viennent également des
amis laissés à la Martinique, en Nelle Calédonie, de Tahiti et de Wallis où se trouve notre cher neveu Laurent, filleul
de Yves .
A vous tous, merci, merci d'être là pour lui, pour nous sa famille ; vous ne savez pas comme cela nous réconforte
de vous savoir à nos côtés.
Merci à ceux qui prient suivant leurs croyances ; Affectueusement à vous tous, Anne-Marie pour Yves !